Chroniques d'un voyageur parmi tant d'autres - IV

Tome IV - Le voyage, le pélerinage se poursuit...

Catégorie: Tome IV

Note à propos du tome IV

Il y a une sorte de vide d'écriture, depuis août 2005 jusqu'à récemment, jusqu'à décembre 2005. Depuis la disparition de mon site web et l'effacement de mes textes du tome III, je n'ai pas vraiment écrit. Pas pour mon site web, en tout cas. La motivation avait été coupée net...

J'avais perdu tous les textes du tome III, alors ce qui suivrait, éventuellement, devrait avoir un autre numéro. Ce sera le tome IV.

Sans grandes prétentions, voici donc....


PS: Malgré que ceci soit un "blogue", les textes (ou articles) sont postés par ordre chronologique, et non pas par ordre chronologique inverse comme le veut l'usage courant, ce qui fait que les textes les plus récents sont à la fin, en bas, et que les chroniques entières peuvent se lire dans l'ordre dans lesquelles elles ont été écrites.

Train Bath -> Weymouth (UK)

Solstice d'hiver.

Je viens de terminer un livre de H.G. Wells, livre acheté en Inde, à Delhi.

Je ne sais pas pourquoi, mais l'envie d'écrire, le besoin m'a pris...
Un sentiment que je n'arrive pas à décrire, et que je ne comprends pas, mais qui est là.

Je crois que je sais...

C'est bientôt Noël. Je devais travailler, mais ma client ne m'aimait pas trop, alors elle a demandé à avoir quelqu'un d'autre pour prendre soin d'elle. [Je travaillais comme "carer", c'est-à-dire à prendre soin de personnes âgées ou handicapées, en demeurant chez eux, à leur domicile, tout comme j'ai fait il y a plus d'un an, lors de mon premier séjour en Angleterre, pour des personnes tétraplégiques.]
Je m'en vais à Weymouth car on m'a dit, il y a quelques heures à peine, que j'y aurais un endroit où rester.
Je n'ai nulle part où aller.
J'aurais bien aimé retourner en Allemagne, pour être avec Ulrika....
Noël ne signifie pas tant que cela pour moi, mais le passer tout seul, dans un trou en Angleterre, sans savoir si j'aurai du travail plus tard ou si je ne fais qu'entamer l'argent que j'essayais d'économiser, c'est un peu glauque.

Le signet de mon livre était mon billet d'autobus écrit en allemand, de Leipzig à l'aéroport d'Altenburg.

Le Soleil se couche, ou plutôt, est couché.


J'aurai du temps pour moi dans les prochains jours... Je pourrai dormir.

Mon ordinateur portable est en réparation sous garantie... Il surchauffait quand je l'utilisais, et avait la fâcheuse tendance à s'éteindre sans me demander mon avis.


Une épée à double tranchant, une médaille à 2 côtés.... La liberté et la solitude....
J'ai le monde à moi, je suis libre, je peux aller où je veux, faire à peu près ce que je veux.
Je porte ma maison sur mon dos...

Je n'appartiens à nulle part, je n'ai pas trop d'endroit où aller...

Je n'ai aucune idée de ce qui va arriver dans 2 jours, dans 3 jours, où je serai...


Noël est dans 4 jours ?

Mes cheveux son plus longs, ma barbe - présentement rasée - se fait plus fournie qu'il y a quelques années...


J'ai repris le crayon.....

Je ne sais pas ce que cela va donner...

Victoria Coach Station, Londres

Que les choses ont changées!

Je suis heureux d'être (assez) léger, d'être mobile, d'être libre...

Il est 23h00, j'attends mon autobus, assis sur mon polar vert, car il fait froid et les bancs sont en métal (stupides ingénieurs qui ont une voiture et n'attendent jamais assis sur les bancs qu'ils ont conçus....).

C'est un autobus de nuit, qui va à Inverness, en Écosse.
Je retourne à Findhorn.


Ce se fut décidé il y a à peine 3 heures....

[Son de harpe pour signifier le retour dans le passé, avec l'image qui s'embrouille et redevient claire sur une autre scène.]

J'étais à Weymouth, où en train de m'y rendre, la dernière fois où j'ai pris mon crayon et ce cahier. (Mon écriture devient de plus en plus horrible et illisible, soit dit en passant...) Je suis resté dans la même maison que quelques filles slovaques, travaillant pour la même compagnie que moi (mais moins bien payées, elles viennent des Pays de l'Est.) Des gens bien sympathiques, très aimables.
Par un hasard des choses (un "hasard" ?), je me suis retrouvé à Londres 2 jours plus tard, profitant d'un "lift" avec une voiture de la compagnie. Je suis resté chez Corey, un Australien habitant à Londres pour un temps, lui aussi ayant beaucoup voyagé. Un gars vraiment très bien, très accueillant, membre du Hospitality Club (www.hospitalityclub.org). Nous avons passé Noël ensemble, bien simplement, avec les quelques de ses colocataires qui étaient présents (ils sont 11 à habiter dans cette maison!).
Il partait pour la France le lendemain, alors je devais me déplacer aussi.... Je prévoyais Brighton à nouveau, pour y voir Rachel et parce que je ne savais pas trop où aller, mais en achetant mon billet d'autobus, ça ne me semblait pas si.... Bon, je ne sais pas ça ne me semblait "pas si..." quoi, mais je n'étais pas trop convaincu. Je pensais revenir à Weymouth avec le retour de la voiture des filles slovaques, mais sans trop d'intérêt, ou peut-être à Findhorn, mais je ne m'y sentais pas vraiment invité, ayant peur d'être seul, et ne sachant pas ce que je pourrais y faire...

Et puis, durant le souper, il y a 3 heures et demie, Rachel (qui n'écoute normalement jamais la télé) m'appelle pour me dire qu'elle me voit présentement à la télévision, dans une émission sur Findhorn ! (Le documentaire sur Findhorn, tourné en juin 2004 - dans lequel je suis - que je n'ai toujours pas vu....)

Bon.... Findhorn ?...

Je sais qu'il y a un autobus de nuit qui se rend à Inverness, en Écosse, tout près de Findhorn, à 900 kilomètres d'ici, mais je n'aime pas trop passer une nuit dans un autobus. Ça dort assez mal, évidemment...

Je m'assois seul quelques minutes, pense à l'inconnu devant moi...

OK, j'irai à Findhorn!


Pas de grandes hésitations, cette fois-ci je ne me demande pas si je fais le "bon" choix, ou si je "devrais" plutôt aller à Brighton ou à Weymouth.
Ce n'est pas important.

Je ne sais pas s'il y a un "bon" choix à faire.
Mais j'irai à Findhorn.

Rachel a acheté pour moi un billet d'autobus sur Internet. J'attends maintenant, à la veille de ma nuit de pauvre sommeil cahoteux....
J'arriverai à midi à Inverness, sans avoir averti personne, sans carte de l'endroit, comptant un peu sur ma bonne étoile ou sur mon sourire un peu naïf...

J'ai confiance....

Je suis heureux d'être libre....

Findhorn, à la veille d'un changement de chiffre.

Je suis à Findhorn, en Écosse. Un peu par hasard...

Et par chance, soudainement, Ariane et Maxime m'ont retrouvé une partie des textes de mon site web qui avaient été perdus dans la disparition de mon site web en août dernier. Le site web www.archive.org avait une "copie" de mon site datant de mars dernier, donc avec quelques-uns de mes textes. (Mais pas de photos, par contre.)

J'ai relu ce que j'avais écrit après le tsunami. C'était il y a 1 an. Je m'en souviens encore, évidemment. Comme beaucoup de gens, je pourrais en parler pendant longtemps... J'ai entendu dire quelqu'un (un journaliste, je crois) que tous se souviennent de ce qu'ils faisaient au moment où ils ont appris l'assassinat de JFK en 1963.
Je me souviens clairement du moment où j'ai vu une tour du WTC portant une blessure noire sanguinolante de fumée, "live" en direct, et puis l'autre avion foncer dans la tour adjacente encore intacte, toujours "live et en direct", sur l'écran géant du café des sciences de l'université (l'UQAM) durant la pause d'un de mes cours de maths.... (Inutile de dire que je n'ai pas pris la peine d'arriver à l'heure à la reprise de mon cours...) Je suppose également que tous se souviennent de ce qu'ils faisaient lorsqu'ils ont appris (ou vu) ce qu'on appelle maintenant concisément "naïne-ilèvenne" (9/11) en anglais.
Et, pour ceux qui furent d'une façon ou d'une autre impliquée, pour ceux qui furent mouillés, je suppose encore fortement qu'ils se souviennent bien clairement du matin du 26 décembre 2004, le lendemain de Noël...


Tout ceci me semble si loin, d'un certain sens, mais nous étions là, l'eau nous a mouillé les jambes et à transformé les vies d'un nombre incroyable de personnes...
Étrangement, et ce pour diverses raisons, ce fut presque le monde entier qui fut touché.


Je ne sais toujours pas comment cela m'a vraiment affecté....

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Et en relisant mes textes (dont j'avais complètement oublié le contenu, exception faite de quelques vagues et diffus souvenirs), je me suis rendu compte que je n'ai pas parlé de la voiture dans le désert d'Oman, de la nuit que nous avons passé pris dans le sable dans le désert, dans des conditions pour le moins non-idéales....

Peut-être plus tard...

Je crois avoir écrit un peu à ce sujet, dans un de mes cahiers. Je n'ai encore peu (ou pas) retranscris de ce que j'ai écrit sur papier lors de la dernière année. Éventuellement...

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Je viens de voir le "documentaire" de Findhorn dans lequel j'apparais. Un an et demi plus tard, j'ai apprécié revoir les visages de ceux avec qui j'ai fait mon "Expérience Week", un moment qui me fut très positivement intense. (Le documentaire ne vaut pas vraiment la peine d'être vu, malheureusement, mais bon...)

Des gens dont je conserve les souvenirs en moi, très près de mon coeur...

Je n'ai pas eu de nouvelles de beaucoup récemment, et je n'écris pas beaucoup non plus. Mais je sens une connexion toujours présente. Un lien particulier nous unit...

Et ce fut intéressant de me voir, le moi d'il y a un an et demi (pas nécessairement très différent, mais peut-être beaucoup également...), portant les mêmes chandails et le même manteau (et je sais pertinemment bien, les mêmes bottes, les mêmes bas et les mêmes sous-vêtements)...


Il s'en est passé des choses.....

"Retour" de Findhorn. Bus Inverness -> Londres

À peu près aussi soudainement que je suis arrivé, je quitte.

Alors que j'avais laissé tomber l'idée de travailler pour les quelques semaines de validité de visa de travail qu'il me reste au Royaume-Uni, mon employeur m'appelle...

Le vent s'est levé, grand, fort, et annonçait les changements.
Je suis un voyageur, il est temps de me laisser porter ailleurs. Mes racines sont peu profondes en surface, la Terre est dans ma main, ailleurs j'irai puisqu'on m'y envoie....

La solitude et la force d'un voyageur, d'un étranger, qui a de la famille partout et n'appartient à nulle part...

Là où je m'arrête est mon chez-moi, mon havre, aussi intemporel soit-il, d'existence,

D'où viens-tu ? Où vas-tu ?

Je sais où je suis né, ça je m'en souviens, je ne l'oublierai pas.
Mais je ne sais pas où j'irai, ni si j'appartiens à quelque part....


Je reviendrai à Findhorn. Je n'en doute pas (malgré que tout peut arriver, je le sais). J'y suis à ma place, je suis chez moi.
J'y ai ma place, je crois....

Nouvelle interface

Nouvelle interface pour le tome 4....

Cela me permettra probablement d'écrire un peu prochainement. À voir...

Londres, chez Eliza

Je retourne en Allemagne bientôt, dans 2 jours. Mon séjour en Angleterre, pour le moment du moins, se termine. (Mon visa de travail ici se termine dans 3 jours, ce qui est la raison de mon départ, et ce qui signifie que je ne pourrai plus vraiment travailler en Europe - jusqu'à ce que quelque chose d'autre survienne...)

J'ai rencontré des gens merveilleux en Angleterre. Ça donne espoir pour l'avenir du monde, parfois....

Là je suis chez Eliza, rencontrée à Findhorn. Les quelques jours passés avec elle furent, vraiment agréables. C'est quelqu'un de lumière, avec une belle énergie....


Je ne suis pas encore certain si j'irai en Inde cet hiver. J'aimerais bien. Mais cela se décidera plus tard. J'irai en Inde si c'est là où la vie m'envoie...

L'Inde m'appelle. Le chemin m'appelle.... Je me rends compte, tranquilement pas vite, que c'est un endroit, une culture, un mode de vie, et surtout une représentation du monde où j'appartiens, où je suis dans mon élément. J'accepte et je vis des choses et des réalités que la plupart des gens dans l'Ouest ne font que découvrir.... L'Ouest ne fait que débuter à s'y ouvrir... À s'ouvrir....

Bon, je découvre moi également, je suis loin d'être expérimenté, mais je suis un peu forcé de me rendre compte qu'il y a des choses que je sais... Pas nécessairement celles que je croyais savoir.

Et j'ai confiance. Beaucoup plus....

L'avenir s'annonce bien. Pas nécessairement toujours facile, mais bien.
(Il faudrait être un peu irréaliste, de toute façon, pour croire que l'avenir sera toujours facile. Il faudrait avoir une vision un peu courte, également, pour s'étonner de rencontrer des "difficultés" sur son chemin...)


Je voyage avec ma maison sur mon dos. Au cours de ces dernières années, la plupart de mes principales "préoccupations" dites journalières étaient de m'assurer un endroit où dormir, et quelque chose pour me nourrir. C'est à peu près tout ce dont j'ai besoin. Et c'est déjà beaucoup, j'en conviens...

J'ai compté, à l'été dernier, que durant l'année qui s'était écoulée j'avais dormi dans 69 endroits différents. 69 fois où j'ai paqueté mes affaires, pris mon sac sur mon dos, et suis allé ailleurs. 69 fois où j'ai déménagé, durant une période d'un an, prise un peu au hasard dans la dernière période de ma vie.

Parfois ça me manque un peu d'avoir un endroit dit "à moi". Mais en même temps, je suis libre. J'habite nulle part, j'habite partout. J'habite où je pose mon sac et y reste pour un temps. Ma maison est grande.... Ma famille est partout...

Tant d'amis, de gens proches m'ont aidé, partout sur mon chemin. Je n'aurais pu parvenir où je suis seul...

Inde ou ne pas l'Inde, là est (était) la question...

Je pars en Inde dans 2 semaines....

L'idée était un peu dans l'air depuis un certain temps, mais je n'étais pas certain, je ne savais pas trop que faire... Ulrika aurait, évidemment, bien aimé que je reste à proximité pour les prochains mois, d'ici à ce que nous allions au Québec ensemble en mai et juin prochains (peut-être plus longtemps que juin, on ne sait pas encore), mais elle non plus ne savait pas trop ce que je pourrais faire en Allemagne. Elle a maintenant une chambre à Berlin pour les 3 prochains mois, et cette chambre est un peu petite pour que 2 y vivent de façon permanente et, de plus, ce serait un peu impoli qu'une deuxième personne viennent envahir l'espace du petit appartement où une chambre a été louée pour 1 personne et non 2...

Alors, sachant mon désir d'aller en Inde, Ulrika s'était un peu résignée et m'avait laissé le champ libre pour partir, étant en paix avec cela... Et, ironiquement, puisqu'elle me laissait aller sans problèmes, je sentais de moins en moins l'intérêt d'aller en Inde, et j'étais même en train de me faire à l'idée de passer le restant de l'hiver en Allemagne. En fait, cela m'aurait plu un peu, je me serais arrangé... Il neige un peu dehors, c'est beau...

Et il y a aussi que je n'avais, d'un certain sens, plus trop envie d'aller en Inde. Déménager encore une fois, remettre toutes mes certitudes en l'air, ne plus savoir où je dormirai ce soir, ce que je vais manger, si je pourrai trouver de la nourriture sans sucre (je suis encore sur une diète "Candida" légère - je donnerai peut-petre plus de détails à ce sujet plus tard, je me rends compte que je n'en ai probablement pas parlé...), où et comment est l'endroit où j'irai, si j'y connaîtrai des gens, la présence des maringouins, le bruit, la pollution, la cacophonie et le chaos indiens, l'inconnu tout grand ouvert devant moi...
Alors qu'ici, même si l'appartement n'est pas très bien chauffé, c'est un peu comme un petit nid chaud, un petit peu un chez moi, où j'ai un lit, où je n'ai pas à me battre pour trouver une connexion Internet fiable ni pour ma survie en général, où je peux rester en sécurité...
Ici c'est facile...

Alors j'hésitais, l'Inde, pas l'Inde, l'Inde, pas l'Inde, à chaque jour, et je regardais parfois des prix de billets d'avion, sans être trop convaincu ni trouver rien de si intéressant... Et tranquillement la balance penchait du côté de "Rester ici avec Ulrika".

Et c'est là où j'en étais, avoir offert mon voyage en Inde en don à l'univers, pour rester à quelque part (pour faire changement!), en Allemagne, et voir ce qui arriverait ici...


Et puis l'Inde m'a appelé. Assez directement.

Un courriel et un appel d'un ami, et puis ensuite, au milieu du tumulte de l'indécision déjà décidée mais qui hésite encore, un courriel provenant de Findhorn.

Alors j'irai en Inde.


Je ferai confiance, encore une fois. Je suis appelé à sortir de ma "zone de confort", et je le ferai.
Je m'embarque dans l'inconnu, sans trop savoir où j'irai, mais en ayant, de plus en plus fort et brillant au fil du temps, un quelque chose à l'intérieur de moi qui sait, et qui voit...


J'ai appelé Ulrika, ma décision déjà prise mais voulant tout de même lui en parler, et elle m'a, à nouveau, laissé partir. Une heure plus tard, mon billet d'avion était acheté sur Internet (directement de Berlin, avec le meilleur prix trouvé jusqu'à maintenant...). Je pars dans 2 semaines....


Encore dans l'inconnu.

Chez moi.


Et j'ai confiance.

Départ vers l'Inde

Je suis fatigué. Il n'est même pas 22h00, mais je suis fatigué. Les préparatifs du voyage. Et je sais que je me lèverai dans 5 heures...

Je pars pour l'Inde demain matin. J'y arrive après-demain très matin - heure locale.

Bon, je n'ai vraiment pas grand chose à dire, je suis juste fatigué.... C'est assez épuisant se préparer à partir. En fait, ce le fut pour moi cette fois-ci...

Après la grande confiance et certitude que j'avais lorsque j'ai pris la décision d'aller en Inde et que j'ai acheté le billet, est tombée une grande angoisse et incertitude. Je n'étais vraiment mais vraiment plus sûr de moi, ni de ce que j'allais faire là-bas. Mais vraiment plus sûr du tout. Et très ouvert à l'idée de laisser tomber ce billet d'avion...
Je me suis dit que j'aurais dû écrire à ce moment, ça montre que je suis humain, comme tous les autres et que je doute également des fois (beaucoup), parce que trop souvent on peut avoir l'impression que, pour "ces gens-là" ou pour d'autres que soi, tout est facile, "ils ont ça dans le sang", aucun problème pour eux, tout est déjà réussi d'avance, alors que "pour moi c'est toujours difficile", et je ne suis pas certain, et blablabla...

Bin non, j'en arrache aussi beaucoup une fois de temps en temps, et les périodes de gloire et d'exquise profonde s'intervallent de désespoirs, d'incertitudes et de "ne pas savoir" du tout, comme tout le monde....

Mais ça fait partie du chemin.
D'après ce que j'en ai vu (ou entendu) des autres, ça fait partie du chemin...


Là je m'en vais en Inde. Avec une confiance subtilement différente de celle que j'avais lorsque j'ai acheté le billet, et dont je suis content de la progression, de la légère métamorphose.

Et là je m'en vais me coucher.
Avant d'aller me coucher, je vais m'asseoir pour quelques minutes (ou "dizaines de"). Ça me fait récupérer à l'avance lorsque mon sommeil ne sera pas assez long...


À plus tard, à partir de l'Inde...

Arrivée en Inde

Je suis arrivé en Inde. Ce matin, à 1h00.

Il me semble que ça fait bien plus longtemps que je suis ici... L'Allemagne me semble loin, bien loin...

Tout s'est bien passé, je suis heureux d'être arrivé ici. J'ai un peu l'impression de, tranquillement, savoir pourquoi je suis revenu ici...

On oublie, parfois (souvent).

C'est, en fait, tout le travail d'un chemin spirituel. Se rappeler. (Être conscient.)

Et donc je suis arrivé. Après quelques heures de sommeil, me voilà déjà bien installé ici, avec un "bureau" pour travailler, un accès Internet fiable et rapide ("rapide" pour l'Inde, mais tout de même bien suffisant), un endroit où dormir, une cuisine communautaire où 3 repas par jour sont préparés, une moto ("mopette") qui arrive pour moi sous peu, etc....

Donc j'ai tout ce que j'ai besoin. Mon infrastructure est établie.

Je vais bien dormir ce soir... J'ai quelques milliers de kilomètres en décalage et en à rattraper..

(Je n'ai pas vraiment écrit à propos de mes projets informatiques, je crois. Je le ferai plus tard...)

PS: Il fait présentement 31°C ici (selon le site web de Meteo Media). Il fait assez chaud pour une fin de février...

Avant une retraite de méditation

Lucknow, Inde.

J'ai peu écrit récemment. Alors, par où commencer?...

Je m'ennuie d'Ulrika. J'ai hâte de la revoir.
Après avoir passé 1 an presque 24h/24 ensemble, nous avons été séparés pendant 2 mois, 1 mois et demi et maintenant un autre mois et demi... Ça commence à être beaucoup.
Donc j'ai hâte de la revoir et d'être avec elle...


J'écris de la chambre dans laquelle je demeure, assis sur mon matelas de yoga et mon sac de couchage roulé, mon ordinateur portable posé sur une petite table chambranlante. J'ai une connexion Internet via mon téléphone cellulaire...
Ça m'a pris 1 mois, 3 SIM (3 différents abonnements), 4 ou 5 visites à différents magasins, 2 visites au bureau général d'une compagnie de cellulaire, un grand nombre d'appels et quelques milliers de roupies au total, mais je l'ai finalement eu mon accès Internet par téléphone cellulaire!

Donc la prochaine fois que je serai ici ce sera plus facile. Maintenant je connais mieux comment cela fonctionne.


Je pense (nous pensons) éventuellement venir "habiter" en Inde. C'était en grande partie le but indirect de ce voyage, de venir tâter le terrain pour moi.... Bon, on "habite" déjà un peu ici de toute façon. L'Inde est le pays dans lequel j'ai passé le plus de temps dans les 3 ou 4 dernières années, mais je voulais voir s'il n'y avait pas de place pour moi ici, s'il n'y aurait pas de possibilités et opportunités ici. Et il semble y en avoir...

Je travaille depuis 1 an sur un projet de sites web transactionnels (tous les détails à http://www.spun-shop.com - site pas encore traduit en français, exception faite de la page d'accueil).
Je n'habite pas nulle part, mais il me faut tout de même gagner de l'argent pour me nourrir, me loger et me déplacer. Alors de trouver une façon d'avoir un revenu qui soit "portable" avec moi serait un peu utile. Faire du soin en Angleterre c'est bien (et payant), mais je ne ferai pas cela toute ma vie. Et je ne veux pas avoir de carrière ni d'emploi fixe non plus. Je suis bien à vivre nulle part et partout à la fois. Je suis bien à avoir une famille et des voisins qui rejoignent presque le monde entier. Je suis bien en silence, et parfois aussi seul. Je ne veux pas d'un mode de vie malade dans lequel la majorité des gens sont prisonniers et malheureux. Non, je ne veux pas de carrière ni d'emploi fixe.

Donc d'utiliser mes connaissances - ou mon aisance - informatiques semblerait assez logique. D'autant plus que j'ai toujours ma compagnie informatique qui existe (et fait de l'hébergement web, d'où la possibilité pour moi d'avoir aisément ce présent site web) même si elle n'a pas beaucoup d'activité.
Alors ce concept fut développé : Créer des sites web transactionnels gratuitement (c'est-à-dire des sites web permettant de vendre des produits ainsi que d'accepter le paiement sur Internet) et ne charger qu'un pourcentage du montant des ventes réalisées par le site web. Donc un modèle beaucoup plus coopératif. Je ne fais un profit que lorsque mon client en aura fait un. Je ne vends pas quelque chose, je propose une aide, un outil, qui pourrait être bénéfique à tous.
Et ce modèle permet également à des compagnies (ou coopératives) situés dans les pays dits "en voie de développement" ou "en développement" (donc dans les pays dans lesquels je suis le plus souvent) d'avoir accès à mes sites web transactionnels de la même façon qu'une compagnie occidentale.

Lors de mon premier retour de l'Inde, alors que j'étais au Québec, quelqu'un m'a dit "C'est bien d'aller vivre en Inde et dans des pays comme ça, mais là-bas c'est facile, on est comme des rois et des riches avec l'argent qu'on a ici. Mais si tu va vivre là-bas et y travailler avec leurs salaires, alors là je vais te respecter."
C'est un peu ce que je vais faire avec ce projet. Mes clients en Inde vendent leurs produits en roupies indiennes, qui valent bien moins cher que les euros ou dollars, et j'aurai une commission sur ces montants en roupies. Je gagnerais évidemment bien plus à viser uniquement les compagnies occidentales (X% de 100 euros vaut évidemment beaucoup plus que X% de 100 roupies), mais ce n'est pas ce que je veux faire.

Donc ce sont mes projets, et c'est la raison pour laquelle je voyage maintenant avec mon ordinateur portable.

Tout cela est, majoritairement, pour me permettre de demeurer en Inde et faire ce que je veux vraiment faire : Me consacrer plus à la méditation et être à proximité de bonnes personnes, de personnes sages. C'est l'Inde qui, pour le moment, me va le plus.


Donc demain débute une autre retraite de méditation à laquelle j'irai, à Sattal, dans le début des Himalayas.

À plus tard !

Satoli, Uttaranchal, Himalayas, Inde.

Je suis assis sur le perron d'une maison en pierre et en bois, le vent autour de moi, les cheveux un peu dans les yeux, avec les rondes montagnes vertes du début des Himalays tout autour de moi et, un peu à ma surprise, de majestueux majestueux pics tous blancs au loin, une grosse épaisseur blanche supplémentaire au-delà du vert, une grosse beurrée formant un mur que je sais immense... J'en suis resté impressionné, je ne croyais pas voir les vraies Himalayas cette fois-ci. Je m'en sens un peu béni, comme si l'on m'avait accordé ou donné une rare chance...

C'est beau... (Pas juste les montagnes.) C'est beau...


Je viens de terminer une autre retraite de méditation. Ce fut bien, très bien. Calme. Oui, calme. Et plus profond, plus subtil qu'auparavant. Rien n'avait l'air de se passer, mais oui, quelque chose se passait, des choses bougeaient, une sublimation s'effectuait, lentement, doucement, sans que je ne le voie...

C'est vraiment ce que je veux faire. C'est ma vie.


Et oui, c'est bien dehors que je suis assis. Mon ordinateur portable sur les genoux, avec une conenxion Internet via mon téléphone cellulaire.... Ça m'a pris vraiment beaucoup de temps et d'efforts, mais là ça fonctionne, et je suis assis dehors, avec les Himalayas autour de moi....


Je suis venu rencontrer une petite coopérative de produits d'abricots qui est intéressée par mes sites web transactionnels. Un petit village minuscule, et un groupe de personnes qui se sont dédiés à améliorer la qualité de vie des gens aux alentours. Des programes d'éducation, de sensibilisation, de santé, de création d'avenir pour ces gens. www.aarohi.org
On va voir ce que cela va donner...

Ensuite j'ai 3 jours de train (avec une pause d'une journée à Delhi) pour me rendre à Chennai, dans le sud plus-que-torride, et je retourne en Allemagne rejoindre Ulrika.


Prenez de grandes respirations de bon air!

Aéroport de Chennai, 1h24 du matin

J'attends mon avion.... Je trouve cela amusant avoir une connexion Internet partout avec moi....

Je m'apprête à écouter un documentaire à propos de Wal-Mart: "Is Wal-Mart Good for America?". Bon, on peut déjà se douter de la réponse...

Légende indoue

" Une vieille légende hindoue raconte qu'il fut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Comme ils abusèrent de ce pouvoir, Brahma, le maître des dieux, décida de le leur retirer et de le cacher dans un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Oui, mais où ?
Brahma convoqua en conseil les dieux mineurs pour résoudre ce problème.
- Enterrons la divinité de l'homme, proposèrent-ils.
Mais Brahma répondit :
- Cela ne suffit pas, car l'homme creusera et trouvera.
Les dieux répliquèrent :
- Dans ce cas, cachons-la tout au fond des océans.
Mais Brahma répondit :
- Non, car tôt ou tard l'homme explorera les profondeurs de l'océan. Il finira par la trouver et la remontera à la surface.
Alors les dieux dirent :
- Nous ne savons pas où la cacher, car il ne semble pas exister sur terre ou sous la mer d'endroit que l'homme ne puisse atteindre un jour.
Mais Brahma répondit :
- Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.
Et depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme explore, escalade, plonge et creuse, à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui. "
(Tiré de : AIRAULT, Régis, Fous de l'Inde, Petite bibliothèque Payot, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2002, pp. 9-10.)


Et c'est la raison pour laquelle je crois, personnellement, qu'il est inutile de chercher à aller "conquérir" Mars ou toute la galaxie. L'Homme (ou la Femme) le fera probablement un jour, aussi têtu qu'il est, mais ce ne sera qu'un détour de plus avant de se retourner sur lui-même et de commencer à s'attarder à ses vrais problèmes, à ses vrais enjeux. S'il n'est pas capable de bien vivre avec lui-même et son environnement sur la Terre, il ne le sera pas plus sur Mars ou sur Alpha XZ734.
De la même façon, il est un peu inutile de réclamer la paix sur Terre si l'on est incapable de faire la paix en soi en tout premier lieu.

[écrit/tapé le 2004-01-12]

Départ prochain pour Israël

Départ prochain pour Israël

Il y a encore une éternité que je n'ai pas écrit.

C'était dû à plusieurs raisons. Les gens réagissent à ce que j'écris, ils s'imaginent des choses, ils interprètent mes écrits en vérités pour moi et en réalités fermes et solides, et ils croient ensuite que je suis "comme cela", et ils réagissent sur ce qu'ils ont cru comprendre.

La perception qu'on peut avoir du monde n'est *pas* le monde. Ce n'est *pas* la réalité, ce n'est est que sa perception.

Comme un ami disait si bien: "La majorité des gens ne savent pas qu'ils ne sont pas obligé de croire ce qu'ils pensent."


Je pars en Israël bientôt, donc.

Ça m'énerve un peu de voir l'espèce de peur que les gens autour de moi ont tendance à avoir. Oui, c'est de la peur. On se rassure l'esprit avec toutes sortes de raisons bien intellectuelles, mais c'est de la peur.

L'abbé d'un monastère en Inde où je suis resté avec dit, il y a quelques années, alors qu'était une période d'insécurité pour les voyages mondiaux et que le nombre de touristes en Asie voyait son niveau le plus bas depuis bien des années, de façon assez amusante, donc, il avait dit que "Those who are not afraid to die are not afraid to come to India". Ceux qui n'ont pas peur de mourir n'ont pas peur de venir en Inde. Et donc, (A => B, alors B => A): Ceux qui ont peur de venir en Inde ont peur de mourir.

Ceux qui ont peur de venir en Inde ont peur de mourir.


Pourquoi avez-vous peur?


S'il y a bien une chose sur laquelle il vaille la peine de poser de esprit et de s'y attarder, s'il y a bien une chose dont on puisse être certain(e), c'est bien de la mort. De *sa* mort, en particulier.

Dans ce monde où rien n'est certain, où ne règne que le changement et l'impermanence de toutes choses, dans un monde où tout est incertain, où rien ne peut être pris pour acquis, ne vaudrait-il pas la peine, ne serait-il pas sage d'apprivoiser et d'envisager sa mort un peu? De devenir conscient que, un jour ou l'autre, tard ou bientôt, ce que nous percevons présentement comme étant "moi" n'existera plus. Ne sera plus.
Que poussière....

Et, aveuglés par la force de nos yeux fermés, se refusant à voir ce qui ne peut que s'en venir, nous nous déclarerons surpris, troublés, traumatisés et bouleversés...

Qui s'étonne de voir l'eau qu'on lance dans les airs retomber par terre?


Peu de gens peuvent choisir le moment ou la manière de leur mort. Mais, pour les autres, il n'est pas nécessaire de ne pas être préparé ou d'être surpris.


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J'étais donc, depuis les quelques 5 derniers mois, quelques temps en Allemagne, avec Ulrika, à mon retour d'Inde. Nous sommes restés à Berlin, je crois. Ou peut-être était-ce à Leipzig? Les 2, en fait...
Puis je suis revenu au Québec pour quelques temps, presque 2 mois, pour, principalement, la retraite de méditation Jaya & Gemma qui s'y déroulait au début juin. Ulrika y a enseigné le yoga. Ce fut une excellente retraite, dans un camp scout en Mauricie, au nord de Trois-Rivières, disons. Tout s'est bien passé du côté des organisateurs et les dons à la fin furent très généreux et ont permis de bien couvrir toutes les dépenses que nous avions encourues.
On espère qu'il y aura d'autres retraites au Québec...

Ensuite, après avoir voyagé un peu de par le Québec, Ulrika et moi, après avoir vu mon ami Dany et sa copine Nadine à Rimouski, ne pas avoir vu de baleines en aval de Charlevoix - mais tout de même avoir eu une très belle nuit sur le bord du fleuve, avec l'eau salée à quelques mètres de notre tente - et après avoir promené la voiture que Jean-Dominique m'avait si gentiment prêtée beaucoup plus loin qu'il n'aurait lui-même osé l'emmener, nous sommes revenus en Europe, Ulrika d'abord et moi ensuite.

L'Allemagne, encore, et puis la route de 2 jours vers la France, vers Tapovan, vers le Dharma Yatra 2006. Ce fut un très fort Yatra pour moi, cette année également... Beaucoup de choses se sont passées, beaucoup de choses ont bougé.
Et ce n'est terminé...

Je suis resté presqu'un mois et demie à Tapovan. Ulrika était retournée plus tôt en Allemagne.

Ma maison, mon chez-moi, c'est dans un endroit comme cela. Ce n'est nulle part en particulier, pour le moment, mais c'est dans un endroit du genre....

Je suis ensuite parti passer quelques jours dans les Pyrénées avec une amie. Ce furent des jours vraiment très agréables, très reposants. Elle m'a beaucoup appris, Christelle. En Andorre, au pieds de hautes montagnes pour une nuit, et puis une autre nuit à côté de sources thermales, et puis ensuite en Espagne, près du lieu où Jaya & Gemma faisaient une retraite, à laquelle Christelle prenait part.
J'ai ensuite passé une semaine chez des amis, Delphine & Ernest, avec leur petite Laïa, pas trop loin du lieu de la retraite.

Et de retour en Allemagne à nouveau, directement à Leipzig avec Tom & Dana, qui voulait (Tom) rentrer le plus tôt possible, ayant des choses à faire le lendemain. Nous sommes partis jeudi, en après-midi, vers 14h ou 15h, et nous étions arrivés, 1650 km plus loin, le lendemain matin, peut-être vers 10h ou aux environs. J'ai conduit la majorité du trajet, ça m'a fait du bien....

Donc présentement à Leipzig, avec Ulrika qui a maintenant débuté à donner des cours de yoga.

Et je m'en vais bientôt, la semaine prochaine, en Israël.


J'en dirai plus long, peut-être, plus tard....


Je n'ai, soit dit en passant, aucune crainte en allant en Israël. J'en avais, toutefois, lorsque nous sommes allés au Népal la dernière fois, Ulrika et moi, il y a 1 an et demie.

Je m'en vais en Israël et en Palestine.

Israël - une retraite bientôt

Israël.

Je commence une retraite de méditation demain.

Le mer rouge hier, une marche (un "trek") dans le désert, le silence et le Soleil, la tranquilité.

Jerusalem. Les milliers d'années d'histoire. Des Juifs, des Musulmans, des Chrétiens. Des Arabes, des Américains, des Israéliens.

Quels émotions ou quels mots évoquent en vous ces quelques dernières lignes ?


Prenez un papier, ou ouvrez un nouveau fichier texte. Maintenant.

Les 10 ou 15 premiers mots qui viennent à l'esprit, comme cela, si je nomme: "Israël"
Allez, sans penser ni filtrer, écrivez, maintenant !










Alors, quelle est l'opinion, l'image, l'idée, consciente ou inconsciente, que vous avez d'Israël ?

À quel champ lexical, à quel type de mots ou regroupement de mots se rapproche ce que vous avez écrit ? Quelle "énergie", quelles émotions sont transportés par ces mots ?


Alors ceci est ce que vous croyez savoir d'Israël, comment vous vous le représentez, consciemment ou inconsciemment.
Maintenant, croyez-vous que ce que vous croyez, est vrai ?

(Croyez-vous que les 10 ou 15 mots que vous avez écrit représentent réélement Israël ?)


À plus tard, ...

Yerushalayim (Jérusalem)

Je suis vraiment heureux d'être en Israël. Il n'y a pas d'autre endroit au monde où je voudrais être en ce moment. (En moi est aussi le désir ou le souhait qu'Ulrika ait été avec moi, ici.)

Nous venons de sortir d'une retraite de méditation, un peu plus dans le sud, dans un petit village à quelques kilomètres de Gaza.
Une grosse retraite, 130 personnes en tout, cordés comme des sardines (végétariennes) dans le hall de méditation.

Quelques mots désordonnés, qui n'expriment que très maladroitement:
Superbe. Bienheureux. Calme. Continuité. Espace. Un océan qui se sait plus lui-même.

Être conscient de soi-même.

(C'est pas mal "quétaine" et ça ne veut absolument rien dire, ces mots... Mais ça peut se vivre.)


[Paroles exprimées à l'instant même, à côté de moi:
"This mysterious treatment.... - So good...."
("Ce mystérieux traitement.... - Tellement bon....")
Ce fut dit à propos de quelque chose d'autre, mais ça pourrait bien s'appliquer à une retraite.]

Le silence, juste le silence.

Trop de mots....

Rien à dire.

[ . ]

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Je suis chez moi, ici, là où je suis.


L'autre jour, à Tel Aviv, j'ai trouvé un arbre, dans un parc, qui avait une connexion Internet (et qui donnait de l'ombre) pour pouvoir appeler Ulrika.


Je sais où je veux m'en aller.

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On m'a dit, récemment, "Mais, mon Dieu, après avoir vu tout ça, tu pourras pas revenir!".

En effet. Lorsqu'on a goûté à la liberté, lorsqu'on a vu la prison dans laquelle on vivait, on ne peut plus y revenir entièrement.

Pour moi, il n'est pas question du lieu physique ici.
Je suis parti depuis longtemps déjà. J'ai vu et vécu plus de choses que je n'aurais jamais pu en rêver ou en imaginer. C'est l'impression qui est en moi, en ce moment, aussi prétentieuse ou naïve puisse-t-elle être.

Lorsqu'on a vu, on ne peut plus totalement être aveugle.


Mon rôle n'est pas de vivre dans une prison, ou un asile, de toute façon. J'ai autre chose à faire.


Le ciel et les étoiles, seuls, peuvent comprendre ce qui est en moi.

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Dans 2 jours débute une retraite de travail, une retraite de paix. "Being Peace" ("Être paix" ou "Être la paix"), qu'elle est intitulée.

Zohar, une amie qui organise la retraite a dit récemment "In Israël, events like this are easily seen as being political. But it's not about politics, it's about humans." ("En Israël, des événements du genre sont facilement vus comme étant politiques. Mais il ne s'agit pas ici de politique, il s'agit d'humains.")
Sa voix, également, son intonation, portait son message.


Je connais déjà probablement la moitié, sinon plus, des participants à cette retraite. Tous de bons amis, tous des gens bons.


Un autre ami, Happy, est en ce moment sur le Rainbow Warrior II, le célèbre bateau de Greenpeace, présentement au Liban ou au nord d'Israël, pour réparer ou atténuer le désastre écologique marin suivant la récente guerre ici. (D'importants déversements de pétrole et d'huile, une situation assezs importante, à ce qu'on dit. Je n'en sais pas plus, j'ai la grande chance de ne pas être connecté sur la télé ni sur les journaux.) Il est bien possible qu'on se voie prochainement. J'aimerais bien.


Il se passe bien des choses en Israël. La sangha est forte ici, les retraites de méditation sont toutes remplies à capacité, il y a des événements et retraites plusieurs fois par mois... C'est beau de voir toute cette vibrante énergie qu'il y a.
Je connais pas mal de gens ici...

Pas de contact, très probablement, pour les 2 ou 3 prochaines semaines.

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[Mise à jour de la soirée:]

Je me suis rendu compte, durant la retraite, que ça faisait presqu'un an que je n'avais pas mangé de crème glacée au chocolat. Alors tout à l'heure j'ai acheté un gros pot de crème glacée (en même temps que j'achetais de l'hummus), et on en a mangé la moitié, Nicole et moi, en attendant l'autobus qui la ramenait chez d'autres amis ailleurs à Jérusalem.... C'était le soir, il faisait un peu frisquet, mais ce n'est pas grave...

Jérusalem II

"...my house is your house" ("... ma maison est ta maison")

Je suis de retour chez mes amis à Jérusalem, où j'ai déjà passé une semaine. Ils s'en vont demain, pour une semaine, et me laissent leur appartement, pour une seconde fois. Je suis à 10 ou 15 minutes de marche de la vieille ville, dans la sainte Jérusalem, et on m'accueille comme un frère, comme un invité spécial.
Mes amis laisseront également leur appartement à Nicole, une amie à moi qu'ils ont rencontré à peine quelques minutes, après que je serai parti, après-demain. Un réseau de confiance, qui s'étend loin...

Nous avons marché dans la ville, tout à l'heure, encore une fois, longé les murs faits de gros blocs de grès blanc sableux, foulé les mêmes sentiers et endroits où, quelques deux mille ans auparavant, Jésus, Marie, Joseph, Pierre, Marc, Jean, et autres ont marché et vécu, où, encore plus longtemps auparavant, David et Salomon régnaient, et où quantité de gens aux noms bibliques quelque peu familiers ou bien célèbres, même si en réalité presqu'inconnus, ont précédé le récit qu'il sera fait d'eux dans ces écritures si chères à tant d'autres gens.
Ces murs, des dizaines de fois conquis et reconquis, nous les avons franchis à nouveau, dans la fraîcheur du soir tombé depuis longtemps déjà, sous le ciel témoin de ce présent épisode de l'histoire.

Et je suis encore debout, ce soir, savourant la nuit qui s'écoule et m'emportera bientôt avec elle....

Un peu d'infos sur la retraite de travail "Being Peace" en Israël

Un peu d'infos sur la retraite de travail "Being Peace" que nous débutons demain:

(en anglais)
http://www.sanghaseva.org/info/middleway_baarta.htm

Barta'a, Palestine (territoire occupé par Israël)

Nous avons vécu en Palestine, chez des Arabes, des Palestiniens, pour les 4 derniers jours. Nous avons mangé avec eux, chez eux, fraternisé, échangé, travaillé ensemble.

"Vous avez rompu le pain chez moi, ceci est votre deuxième maison. Revenez quand vous voulez."

L'hospitalité arabe est renommée. C'est vrai, et elle est sincère.


[Nous venons de passer un mini-bus en flammes, sur le bord de l'autoroute en Israël. Tous les bagages étaient à l'extérieur, avec les passagers, alors ce n'était pas une bombe, mais le véhicule était vraiment totalement en flammes. Nous avons senti la grande chaleur en passant à côté, depuis l'intéieur de notre mini-bus.]


Nous avons parlé à un soldat israélien, à un point de passage du mur (la barrière de séparation) qui sépare la Palestine occupée d'Israël ainsi que certaines parties palestiniennes du reste de la Palestine. Les Palestiniens nous l'ont dit, des heures d'attente, chaque jour, pour aller travailler, pour rentrer chez soi, aller voir sa famille, ses amis, pour aller à ses terres. Le passage est souvent refusé, sans raison, sans explications, même si le permis de passage (délivré par les autorités israéliennes) est valide.
Les colons israéliens passent immédiatement (les étrangers non-arabes aussi, je crois). Les Palestiniens attendent des heures, femmes, vieillards, enfants, infirmes ou malades (ex: diabétiques) aussi. Parfois les soldats les font passer en priorité, à la demande d'étrangers comme Hari, d'Allemagne, qui vit ici et travaille pour la paix et l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens, pour la diminution des injustices flagrantes et incroyables dont ils sont victimes.

Il y a énormément de mesures intentionnellement racistes et discriminatoires envers les Arabes en Israël. (Il se trouve un grand nombre d'Arabes de nationalité israélienne dans ce pays.) La plupart des Israéliens (juifs) ignorent cet état des choses. D'autres préfèrent et choisissent de ne pas savoir.

C'est un véritable apartheid sous lequel les Palestiniens vivent. Sans blague, sans exagération. Ils n'ont pas de liberté de mouvement, de liberté d'expression, de vraie liberté de possession, n'ont souvent pas accès aux soins de santé, à l'éducation (les professeurs des écoles sont présentement en grève car ils n'ont pas reçu leur salaire depuis 9 mois, suivant les coupures d'aide humanitaire des pays occidentaux en réaction à l'élection démocratique, par les Palestiniens, d'un gouvernement du Hamas - gouvernement que les pays occidentaux et Israël refusent de reconnaître), leurs terres se font confisquer sans raison et sans compensation par l'armée ou par le gouvernement qui y installe des colonies - protégées par l'armée, où les colons harasseront et agresseront ensuite les Palestiniens habitant aux alentours et les empêcheront de cultiver leurs terres et de récolter leurs olives -, ils sont victimes d'intimidation, de pressions et d'humiliations. Il est assez difficile, sur le plan personnel, d'être témoin de cette situation.

Comme le disait, les larmes aux yeux, Steve, un Juif américain de notre groupe, c'est incroyable qu'ils [les Juifs] puissent faire cela, eux, après tout ce qu'ils ont subi, après tout ce qu'ils ont traversé.
"How can we do that, how can we do that to somebody else, after all we've been through ourselves?..."

L'armée est souvent pointée du doigt (ainsi que le gouvernement et les colons extrémistes).
C'est une armée d'enfants qu'ils ont en Israël. Ils ont 18-19-20 ans, n'ont souvent pas encore de barbe, et ont un fusil mitrailleur en bandoulière, habillés en soldats, supportant tant bien que mal leur 3 ans pour les hommes ou 2 ans pour les femmes de service militaire obligatoire. Un 2 ou 3 ans très difficile qui les marquera à vie, et durant lesquels ils sont soumis en quelque sorte à un lavage de cerveau en règle.

On voit souvent, en Inde ou ailleurs, entre autres dans des retraites de méditation, des Israélien(ne)s aux prises avec de profonds traumatismes de ce service militaire (ou de leur vie en Israël) qui remontent à la surface.

Le soldat à qui nous avons parlé nous a dit qu'il n'aimait pas du tout ces points de contrôles et la façon dont les choses sont faites, dont les Palestiniens sont traités. Il aimerait beaucoup mieux un autre système. Mais, pour être juste, il nous a aussi dit que, la semaine dernière, ils ont trouvé des explosifs dans une voiture entrant en Israël (de Palestine) et qu'il y a beaucoup de voitures volées qui essaient d'entrer en Palestine à partir d'Israël.

Nous allons maintenant à Jérusalem, où nous resterons 10 jours pendant lesquels nous iront plus profondément en Palestine, dans les territoires occupés (en Cisjordanie) à chaque jour, pour y cueilir des olives avec des Palestiniens qui, sans la présence de gens comme nous, ne pourraient le faire, victimes d'intimidation de la part des colons juifs établis sur les territoires palestiniens confisqués. Ceci se fera avec une autre organisation appelé "Rabbis for Human Rights" (Rabbins pour les droits humains). Leur site web: www.rhr.israel.net

Jérusalem-Est, chez Ibrahim

Fin de la retraite "Being Peace 2006". Notre groupe de 10, le noyau restant de cette retraite, s'est séparé tout à l'heure, cet après-midi.


Ce fut un 2 semaines très intense, peut-être parmi les plus intenses de ma vie.

J'ai peu à dire. Comment raconter 2 semaines en Israël et en Palestine, à écouter les histoires, les peines, les douleurs, les souffrances, les injustices, les aspirations, les espoirs et les vies de tant de gens, de Palestiniens, d'Arabes, d'Israéliens, de Juifs, d'êtres humains, tous ensembles, de colons, de soldats, d'amis, à vivre avec eux pour un temps....

Une petite marche pour la paix, sous la pluie, à Jérusalem.

Mes yeux pleurent de tout ce que j'ai vu, surtout de tout ce que j'ai ressenti. Pas de peine, pas de douleur, mais pleurent d'ouverture, d'amour.

Nous avons tous été profondément touchés par ces jours passés ensemble. Ce qu'il adviendra, ce qu'aura été l'effet ici de cette retraite, je ne sais pas. Ce n'est pas important. Nous n'étions pas venu ici pour changer quoi que ce soit.
Nous sommes venus pour être présents, pour être témoins.
Pour écouter. Pour être là.

Pour être là.


"Instead of raging against darkness, better to light a candle."
(Plutôt que de rager contre la noirceur, mieux vaut allumer une chandelle.)


Steve, Nathan, Zohar, Shira, Anke, Virginie, Paul, Gabi, Chris, Nurit, Nurit, Aviv.
Israël, Angleterre, Allemagne, France, États-Unis, Catalunya (Espagne), Québec



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Je viens d'avoir une conversation assez intéressante avec Hermes, un Mexicain qui étudie les relations mathématiques cachés dans le langage hébreu.

Je demeure présentement chez Ibrahim, un Palestinien dont la maison est ouverte à tous en tout temps. C'est à Jérusalem-Est, du côté arabe, et, comme il le dit lui-même, sa porte n'est jamais barrée. Je lui avais demandé, l'autre jour après la marche à Jérusalem (où il a accueilli et nourri 40 personnes chez lui avec à peine 3 heures de préavis), si je pouvais demeurer chez lui. Il m'a dit de ne pas téléphoner, de simplement m'en venir quand je le voulais.
Je suis arrivé, cet après-midi, la maison était vide, il n'y avait personne, et la porte était débarrée. Je suis entré.

"Welcome" est le mot que j'entends le plus souvent de lui. "Most" est l'autre mot que j'entends le plus souvent, et ce mot vient juste avant "welcome".

C'est un homme assez extraordinaire. Vraiment pas mal assez extraordinaire.... Encore une fois, difficile à décrire...
http://www.jerusalempeacemakers.org/ibrahim/

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Je m'en vais me coucher. La retraite s'est terminée aujourd'hui.


Le bruit de la pluie de la journée, passée, l'humidité de la nuit étoilée, la fraîcheur de la vie qui respire.

Jérusalem-Est, chez Ibrahim - un peu plus tard dans la soirée

Un peu plus tard, en soirée, j'ai eu une discussion bien intéressante avec une extraordinaire dame américaine d'environ 70 ans qui habite à Gaza et qui fait plein de bons trucs par ici, mais qui croit dur comme fer (et ne voulait rien entendre d'autre et essayait de me convaincre de son avis) que s'est une chose terrible et mauvaise que d'avoir des relations sexuelles avant le mariage et que cela la cause du grand nombre de divorces dans notre société et du malheur des enfants. Et, puisque cela m'est arrivé à moi aussi, alors je contribue également à la perdition de notre monde!....

Wow!
La conversation fut très intéressante, et elle s'est terminée sur une très bonne note, même si nous ne sommes pas vraiment du même avis sur ce point! C'est quelqu'un de très bien et je peux voir son point de vue (et elle a raison également, sur le fond - mais pas sur la surface, à mon avis) et je crois qu'elle a aussi pu voir que je ne suis pas complétement halluciné de penser autrement qu'elle. (Mais je ne lui ai pas dit tout le fond de ma pensée sur ce sujet non plus....)

C'était intéressant de créer un contact avec quelqu'un en ayant une opinion complétement différente et tout en gardant un profond respect pour cette personne. D'habitude ça me prend presque aux trippes et ça m'énerve passablement...

Elle m'a laissé sur ceci:

"Love

If I speak in the tongues of men and of angels, but have not love, I am only a resounding gong or a clanging cymbal. If I have the gift of prophecy and can fathom all mysteries and all knowledge, and if I have a faith that can move mountains, but have not love, I am nothing. If I give all I possess to the poor and surrender my body to the flames, but have not love, I gain nothing.

Love is patient, love is kind. It does not envy, it does not boast, it is not proud. It is not rude, it is not self-seeking, it is not easily angered, it keeps no record of wrongs. Love does not delight in evil but rejoices with the truth. It always protects, always trusts, always hopes, always perseveres."

1 Corinthians 13


(
L'amour

Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien.

L’amour use de longanimité; il est plein de bonté; l’amour n’est pas envieux; l’amour ne se vante pas; il ne s’enfle pas d’orgueil; il n’agit pas avec inconvenance; il ne cherche pas son propre intérêt; il ne s’irrite pas; il n’impute pas le mal; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité; il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout.

1 Corinthiens 13
)

Désert du Sinaï, Égypte

[...]

Je viens de passer 3 jours dans le désert, en Égypte. Au Sinaï. Avec Martina, une Suisse-allemande, rencontrée un soir, au pied du mont Sinaï. Elle partait, seule, dans le désert, et je suis venu ici en partie pour y aller. Alors je suis allé avec elle. Et avec Musla, notre guide et conducteur de chameau.

[...]

Rien d'autre à dire.

Autobus Eilat -> Tel Aviv.

L'incroyable solitude de l'être...

Ultimement, on se retrouve toujours seul. Seul avec ses pensées, seul avec soi-même. Seul qui peut partager ce qu'il y a de plus intime et de plus intense à l'intérieur de soi. Seul à vraiment savoir. On se retourve toujours, tôt ou tard, seul avec soi-même.
Et c'est là, peut-être, où tout se joue.


Je trouve cela dur, parfois, de ne pas pouvoir le partager avec beaucoup de gens, et d'être, ultimement, seul.

Un petit nombre de gens, proches, intimes et ouverts de coeur peuvent partager une partie de ce que je vis. Mais une fraction bien petite, comparée à tout ce qui est. Et je ne peux voir et comprendre qu'une très petite partie de ce qu'ils vivent vraiment. On se rejoint tous, en quelque part, mais la solitude, parfois légère, m'est aussi parfois lourde.
Il y a bien des choses qu'on ne peut pas nommer, on ne peut que les vivre, les ressentir. Comme un papillon. Ça ne donne rien d'essayer de l'attraper dans ses mains. Le résultat est médiocre si on garde les mains fermées pour pouvoir le montrer, ou le revoir, plus tard.

Ma vie intérieure est beaucoup plus grande, plus vaste et plus riche que ma vie extérieure.

Il n'y a que ma vie intérieure qui compte vraiment, je crois.

C'est la source de la vie éxtérieure, de toute façon. C'est ce que je crois.


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Après le désert, après être monté au sommet du mont Sinaï durant la nuit, seul avec la lune et la plénitude de la montagne, par le chemin des 3900 marches que personne ne prend la nuit, après avoir - je l'espère - payé mon voyage en Égypte par un contrat de site web, je me suis retrouvé à la Mer Rouge, avec Nicole, avec un masque et des palmes à nager aux côtés de poissons colorés au-dessus de récifs de corail.

Le Soleil, le vent, l'océan, la montagne et le désert.

En face de moi, les côtes de l'Arabie Saoudite. Juste à côté, la presque légendaire Aqabar, brillant de mille feux la nuit. Aqabar, que T.E. Lawrence (le Laurence d'Arabie) a conquise il y a peu, quelques semaines avant que je ne parte ici, sur l'écran de mon ordinateur.

Ces contrées que je croyais si lointaines, si éloigées, appartenant à un autre monde, elle sont juste ici, à côté de moi. J'y suis.

Autres

J'ai parlé avec quelqu'un assis à côté de moi dans l'autobus. Après un petit peu de temps, il m'a invité à aller demeurer chez lui lorsqu'il a entendu que je n'avais pas d'endroit où aller pour ce soir. Et puis ensuite il s'est excusé, m'a dit qu'il ne pouvait pas, qu'il avait oublié qu'il avait une course de chameaux le lendemain...


Au Sinaï, il y a quelques jours, c'était la première fois que je payais pour me loger depuis avril dernier. L'hospitalité me fut toujours donnée au cours de ces 7 derniers mois, dans 9 pays différents.

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Quelque chose qui revenait souvent dans nos rencontres avec des Palestiniens: Ils nous demandaient, ils espéraient, d'une manière ou d'une autre, que nous racontions ce que nous avions vu à notre retour dans notre pays, à nos amis, à notre famille. Ils veulent que le monde sachent les conditions dans lesquelles ils vivent.

Une femme assez âgée et qui parlait peu anglais m'a demandé, dans un cercle de discussion - et c'est déjà un peu quelque chose qu'une femme regarde un homme étranger en face et s'adresse à lui -, elle m'a demandé, donc, un peu candidement, si je croyais que les Arabes étaient des terroristes. J'ai répondu "non" et ça lui a fait bien plaisir, son visage s'est ouvert, elle a souri un peu. C'est comme si un poids avait été enlevé de ses épaules.
Elle m'a salué et serré la main en partant.

Milan, Italie - Dans l'autobus (avec un accès Internet)

Je suis du Québec, j'arrive d'Israël, je vais en Allemagne, je ne suis en Italie, à Milan, que pour 2 heures et je demande en espagnol où est-ce que je peux manger une bonne pizza. Qu'est-ce qu'il y a de compliqué la-dedans?

Courriel

Il est passé 1 heure et demie du matin. J'étais couché depuis un bout de temps, mais je me suis levé pour aller écrire un courriel. C'était l'anniversaire d'une amie, Vivian, que j'avais rencontrée sur le Camino de Santiago.

J'ai regardé mes photos du Camino.... Wow.... Cela fait plus de 3 ans... Tellement de choses sont arrivées depuis, tellement de paysage a défilé sous mes yeux, et pourtant, le Camino semble tout proche de moi, je me sens encore le marcher, le Soleil et la vie autour de moi....

Ce fut, le Camino, parmi les moments les plus forts et les plus intenses, les plus marquants, de ma vie, je crois pouvoir dire.
Comment pourrait-il en être autrement?

J'en ai vu, du pays, j'en ai vécu des moments forts, grandioses, chevaleresques et sublimants, j'ai été rempli, cela me donne parfois l'impression, aussi prétentieuse soit-t-elle être, de plus d'une vie d'existence et d'expériences, et pourtant, ce Camino me reste en-dedans, fort, vivant, un peu comme un premier amour qu'on n'a jamais cessé d'aimer.

Ça m'a toujours frappé, l'écoulement du temps, les choses qui sont et puis qui ne sont plus, et qui ne reviendront pas, disparues à jamais.

La force de l'exaltation, une vie pleine d'espoirs, la beauté d'une jeune femme au regard clair, l'énergie de la jeunesse, la grandeur de l'amour, le monde entier qui est possible et accessible....


Mais c'est quoi, la vie, pour vous?


Je suis seul, ici, sur le bord de ma fenêtre, en haut, et dehors l'absence et un peu d'hiver est là, il fait un peu froid. Cela donne l'impression qu'il n'y a pas grand monde de conscient [expression québécoise] qui existe....

Il y a peu de gens avec qui je peux vraiment communiquer. Cela me semble un peu étrange, somme toute, qu'il n'y ait pas tant de gens qui partagent un monde comme le mien. Il y en a, oui, et beaucoup, même, mais cela paraît parfois petit, bien petit, dans une grande masse de population comme une ville.


Puissent tous les êtres, tout de même, être heureux.

Israël - Pour terminer

Ah oui, je voulais parler d'Israël, pour terminer.

En fait, non, ce n'est pas terminé. J'y retournerai, j'en suis certain.

Il y a quelque chose là-bas, en ce pays. Ce n'est pas pour rien non plus que ce lieu est un lieu de tant de conflits (et de confusion, comme a si bien dit un ami). Israël m'a marqué, m'a attrapé, peut-être, et je sens que j'y retournerai. (Et, encore une fois, je n'aurais jamais pensé avoir pu être intéressé par Israël il y a 5 ans de cela!... C'était la même chose pour l'Inde. L'Inde? Aller en Inde?? Mais qu'est-ce que je pourrais bien aller faire en Inde, moi???)

Mon histoire avec ce pays n'est pas terminée.

Influence de la conscience sur la réalité.

The Princeton Engeineering Anomalities Research program of Princeton University:
http://www.princeton.edu/~pear/

"[The researches done by the PEAR program] provide clear evidence that human thought and emotion can produce measureable influences on physical reality."

("[Les recherches faites par le programme PEAR] fournissent des preuves claires que les pensées et émotions humaines peuvent avoir des effets mesurables sur la réalité physique.")

Nouveau projet

Je me suis décidé. Je me lance mon nouveau projet.

À suivre d'ici 1 ou 2 semaines....

2500 km pour méditer !

Alors voici le nouveau projet:

2500 km pour méditer!
http://www.2500km.com


Je pars pour un grand tour de 2500 kilomètres à vélo en Europe pour recueillir des fonds pour l'ouverture du centre de méditation Open Centre, en Espagne.
Mon objectif est de recueillir 1 euro par kilomètre à parcourir, soit 2500 euros (environ 3800$ CAN, 3400$US ou £1700).

Supporté par l'UNESCO, l'Open Centre est un projet de Open Dharma, de Jaya Ashmore, Gemma Polo Pujol, Ajay Pal Singh (et plusieurs autres), les professeurs et amis que j'ai côtoyés au cours des dernières années lors de mes différents voyages dans plusieurs pays et avec lesquels j'ai fait plusieurs retraites de méditation en Inde, en France, en Espagne et en Israël. C'est avec Jaya et Gemma que, l'année dernière, nous avons organisé une retraite de méditation au Québec, en Mauricie, qui fut une retraite magnifique et un très beau succès pour nous, les organisateurs.


Au début juin, donc, dans quelques semaines, je partirai à vélo de Leipzig, en Allemagne, traverserai la Suisse et le Liechtenstein, remonterai à la source du Rhin dans les Alpes, à 2000 mètres d'altitude, descendrai plus loin suivant le Rhône naissant et, après avoir traversé la moitié de la France en son milieu, m'arrêterai quelques semaines au centre de méditation Tapovan, en Dordogne, où a lieu de Dharma Yatra, une marche/pèlerinage de 2 semaines en plein-air avec plus de 200 personnes, à laquelle je prends part depuis déjà 4 ans. Ensuite je continuerai au sud vers l'Espagne, frôlerai la principauté des montagnes d'Andorre et traverserai les Pyrénées en suivant une route montant à nouveau à 2000 mètres d'altitude - la seule de la région, que j'ai empruntée l'année dernière en voiture et pour laquelle je me souviens nettement avoir pensé que c'était une route magnifique mais que je n'aimerais pas être forcé de la faire en vélo ! :) - et arriverai au Open Centre, en Catalogne, en Espagne, à la mi-août.

J'aurai avec moi ma tente, qui sera ma maison une fois de plus, un petit réchaud de camping pour me servir de cuisine, tandis que les arbres, la route, les rivières, le vent, le Soleil et la pluie seront mes voisins et mes compagnons tout au long du trajet.

J'aurai mon ordinateur portable et ma caméra numérique avec moi, alimentés par un panneau solaire sur mon vélo, et je mettrai des nouvelles de mon voyage sur le site web créé un site web pour l'occasion:
http://www.2500km.com


J'aimerais donc solliciter votre support, votre encouragement, pour me permettre de rouler ces 2500 km, pour récolter ces 2500 euros destinés à l'ouverture de centre de méditation Open Centre.

La cause est noble et valable, à mon avis, et je serais très honoré de votre support. Je sais que vous n'avez pas beaucoup d'argent (rares sont ceux qui pensent avoir beaucoup d'argent, même s'ils sont millionnaires!) et votre support, peu en importe le montant, sera le très bienvenu et très apprécié. Quelques dollars, c'est toujours quelques kilomètres de plus! (2500 kilomètres à vélo, ça se franchit 1 kilomètre à la fois...)
De toute façon, maintenant, en 2007, qu'est qu'on peut vraiment faire de bien avec 50$ ou 100$?
50$, c'est un plein d'essence, et ça disparaît facilement en 1 semaine, sans laisser d'autres traces qu'un peu de gaz à effet de serre. 50$, c'est aussi un souper au restaurant, bien plaisant certainement, mais qui ne dure pas trop plus longtemps que le temps d'une digestion. 200$, c'est quelques nouveaux vêtements, qui faneront peut-être aussi vite que la mode ne changera. 1000$ ou 2000$, c'est une petite semaine de vacance dans le sud forfait tout inclus, mais qu'on ne pourra pas plus apporter avec soi au fil des années qu'un joyeux clin d'oeil furtif. 5000$ ou 10 000$, c'est la rénovation du patio, avec quelques plates-bandes de fleurs autour de la nouvelle piscine, qui, comme tout le reste, aura fait sa saison et s'en ira. Tout compte fait, est-ce que 50$ ou 100$ est vraiment beaucoup d'argent?

Je n'offre pas la permanence, mais j'essaie peut-être d'offrir quelque chose de plus vrai, de plus "solide" : Permettre à des gens, incluant vous et moi, d'avoir un endroit où, pour une fois, l'on puisse se concentrer sur ce qui est vraiment important dans sa vie. Accueillir les gens de toutes religions ou d'aucune religion pour leur permettre de parler et, surtout, de rester en silence, écouter ce qui se dit à l'intérieur.
Permettre à l'harmonie de se créer à l'intérieur de soi, en premier, en y acceptant tout ce qui peut s'y trouver de beau ou de laid, et permettre à cette harmonie et à cette paix de s'infuser, de se répandre au reste de sa vie et du monde qui nous entoure.
Changer le monde, oui, et y faire régner la paix, ça ne peut commencer que par soi-même...

En ce sens, je suis très heureux de pouvoir offrir mon énergie et mes efforts à un projet comme celui du Open Centre.

Plus d'information à propos du Open Centre :
http://www.opencentre.es/

Vidéo de présentation du Open Centre (en anglais):
http://www.2500km.com/?p=16


Pour les gens de mon pays, les gens d'Amérique du Nord, l'Espagne est un peu loin, c'est peut-être vrai. Mais c'est tout de même d'un grand pas plus rapproché que l'Inde, le lieu de rencontre commun à plusieurs de mes amis et moi-même, la source d'une grande sagesse.


Je vous invite donc à faire un don pour me supporter dans cette aventure, soit 1- par carte de crédit ou PayPal via mon site web : http://www.2500km.com ,
2- par chèque en toutes devises fait à l'attention de Benoit Martin et envoyé à:
2500 km pour méditer
1981 DesMélèzes
St-Bruno, QC
J3V 6A1 (Canada)
3- ou soit par transfert bancaire:
- Dans un compte avec Desjardins ou TD Canada Trust au Québec (écrivez-moi pour obtenir les numéros de compte)
- Dans un compte bancaire en Angleterre (écrivez-moi pour obtenir les numéros de compte)
- Ou à partir de toute la zone euro (France, Suisse, Allemagne, Espagne, etc.) à ce compte:
IBAN: DE28 8605 5592 1802 919 208
BIC: WELA DE 8L

Je serais également bien ouvert à avoir des commandites d'entreprises. Pour les entreprises (ou particuliers) donnant 75$ ou plus, un lien sera mis vers leur site web www.2500km.com , à partir de la page des donateurs (ce qui est bon pour le positionnement de votre site web dans les engins de recherche!).


Tous les dons reçus iront entièrement au Open Centre. Open Dharma est sous l'aile de Earthville Inc, un organisme à but non lucratif "501(c)(3) non-profit corporation" aux États-Unis, alors des reçus déductibles d'impôt peuvent être émis, ce qui pourrait être utile pour les contribuables américains et certains contribuables canadiens (qui ont des revenus américains - consultez un fiscaliste, je ne suis pas un professionnel! :) ).

J'accepterais également les dons ou commandites pour me supporter personnellement, pour mes achats d'équipement et dépenses de voyage, mais j'aimerais que la priorité soit donnée au Open Centre.


En date d'aujourd'hui (le 17 mai 2007) ont été récoltés 440 euros (660$ CAN) de donateurs provenant de pays aussi variés que le Québec, l'Allemagne, la Russie, le Kazakhstan, l'Iran et le Brésil! : http://www.2500km.com/?page_id=4


Vous me rendriez également un grand service en faisant circuler ce message à votre entourage (i.e. à votre liste de courriel, à votre patron au travail, etc.).

Voici les communiqués de presse, à distributer:

Français : Communiqué de presse - 2500 km pour méditer !
Anglais : Press Release - 2500 KM to Meditate!
Allemand : Pressemitteilung - 2500 km um zu meditieren!

Ma soeur, Annie, vient tout juste de terminer son BAC en relations publiques, justement, c'est donc elle qui s'occupe de mes relations publiques. Merci!

Pour vos contacts non-francophones, voici le texte de ce message en anglais, que vous pouvez envoyer:
http://www.2500km.com/documents/Email_Annoucement_2500km.txt


Je serais également heureux de rencontrer des gens que je connais ou des gens que je ne connais pas au travers de mon périple. Si vous demeurez à proximité du trajet que je ferai - voir à http://www.2500km.com/?page_id=11 - envoyez-moi un courriel pour m'inviter!


La suite, donc, au Tome V - 2500 km pour méditer ! ...

Photos d'Égypte mises en ligne

Je viens de mettre (finalement) mes photos d'Égypte en ligne, de mon trek dans le désert avec un guide Bédouin, au Sinaï.

http://www.benoitmartin.com/photos2/thumbnails.php@album=16.html

Apparence graphique offerte par Tristan Nitot.