Tome VII

2 January 2009

Aéroport de Muscat, Oman (Texte complété le 8 mai en Haute-Savoie, France)

Filed under: Général — Benoit Martin @ 21:39

La guerre à Gaza.

Je n’en ai pas encore parlé, mais il faut que j’en parle. Il y a beaucoup à dire, et en même temps j’ai l’impression que c’est vain.

Je suis arrivé à Jérusalem le 25 en soirée, j’ai laissé mon sac chez un ami et je suis allé passer le reste de la soirée tardive dans la vieille ville endormie, sous la petite pluie et la bruine froides. Le 25 au soir, près de minuit, il n’y avait presque personne dans la vieille ville de Jérusalem, juste les rues et les murs de pierre blanche de couleur un peu jaunâtre avec l’éclairage. [Photos] L’église du Saint Sépulcre était vide sauf pour une poignée de pèlerins/touristes, comme moi, quelques soeurs, quelques moines, et quelques autres habillés en tenue de carnaval qui faisaient des choses qui devaient avoir du sens pour eux.
Mais c’était bien d’avoir la grande (et étrange de son ramanchement architectural de diverses époques et traditions) église silencieuse, noire et vide, presque pour moi seul.

36 heures plus tard, le surlendemain, la guerre commençait à Gaza.

Je ne l’ai su que le soir, après avoir eu une bonne discussion avec un ami israélien sur la situation du conflit Israélo-palestinien (ou juif-arabe comme ils l’appellent là), pendant laquelle j’essayais de montrer un peu la vision que l’on voit (ou que je vois) de l’extérieur d’Israël.

Vu de l’extérieur, Israël est le méchant, l’oppresseur. Vu de l’intérieur, la majorité des Israéliens sont d’avis que ce sont eux les victimes et qu’ils doivent se défendre. “The land of victims” (la terre des victimes), comme une amie (israélienne) m’a dit.

C’est incroyable comment des gens peuvent vivre dans des “mondes” complètement différents alors qu’ils sont à peine à quelques dizaines/centaines de kilomètres les uns des autres. C’est incroyable et ça donne mal au coeur, ça donne envie de vomir…

Il y a en plus toute la rhétorique qu’on peut inventer pour justifier la guerre, pour justifier d’aller tuer ou détruire (ailleurs que chez soi, évidemment).

J’ai beaucoup d’amis israéliens, de très proches amis. Ce sont des gens formidables, et le peuple israélien est un bon peuple, sympathique, bon allant, accueillant, lorsqu’on les connaît un peu et qu’on passe par dessus la rudesse ou la rugosité première. “It’s not rudeness, it’s sincerity”, qu’un ami m’a dit. (Autrement dit, si un chauffeur d’autobus se fout que tu ne saches pas où est l’arrêt, il ne se fera pas une façade de politesse comme c’est le cas dans beaucoup de pays occidentaux. Ayant dit cela, les chauffeurs d’autobus en Israël sont généralement bien aidants, du moins aux voyageurs en sac à dos avec la barbe pas rasée depuis un bon 2 mois comme moi.)
Je fais une distinction énorme entre les Israéliens et le gouvernement d’Israël, entre les personnes humaines et les actions et politiques des grandes institutions.

Même si ils sont du “bon” côté (ne serait-ce le “bon côté” que parce qu’ils ne reçoivent pas les bombes sur la tête), les Israéliens souffrent, et la guerre actuelle ne fait pas grand chose pour améliorer leur situation, peut-être simplement laisser échapper un peu de pression interne.
Je ne voudrais pas être Israélien aujourd’hui, et je plains mes amis des stigmates (de honte, de culpabilité, de peur) que leur pays imprègne sur eux, un peu de la même façon que les Allemands, même la jeune génération, portent un lourd fardeau historique – un fardeau, pour Israël ou pour l’Allemagne, que personne ne devrait avoir à porter.

Mes amis sont généralement plus “de gauche”, évidemment, venant presque tous d’un milieu prônant des choses telles que l’ouverture, la tolérance, les vues alternatives, la méditation, la spiritualité, le respect de l’environnement et de la personne, etc., où les gens sont peut-être un peu plus ouverts ou “conscients” que “la moyenne”, mettons. D’un milieu où les gens essaient de voir plus loin que le bout de leur nez, et de ne pas toujours suivre toutes ses impulsions mais plutôt, souvent, essayer d’en trouver la source, la vraie cause.

Et ça fait mal, une guerre comme ça, à eux et à tout le monde. Ça fait mal pour les gens tués, pour ceux blessés ou restants, surtout, et ça fait mal pour le futur.

Je suis allé avec une amie à un groupe de partage de Juifs et Arabes (comme ils disent cela là-bas) à Tel Aviv, 3 ou 4 jours après le début de la guerre. C’est un groupe qui s’était formé il y a 2 ans, après la guerre au Liban, pour partager ce que chacun vivait, et qui a continué depuis. Étaient présents des Israéliens juifs et des Israéliens arabes (20% de la population israélienne est arabe – étonnant pour beaucoup, n’est-ce pas? -, et pas facile pour ces Israélien arabes non plus, souvent citoyens de deuxième classe, toujours ciblés pour des questions et interrogations qui ne prétendent même plus être aléatoires). Chacun parlait, à tour de rôle, et les autres écoutaient. Ils se connaissent depuis longtemps, se font confiance, parlaient librement et ouvertement de leur désespoir, de leur honte, de leur tristesse, de la différence presque hypocrite entre les nouvelles de la télévision israélienne et des nouvelles à la télévision arabe, de la mère à Gaza qui avait 9 petites filles au matin et n’en avait que 4 rendu le soir, du fait que (selon l’avis de certains) il fallait agir à Gaza, qu’ils n’avaient “pas le choix”, du fait que (de l’accord d’à peu près tous) ça ne réglera rien, de ce que bien des gens ne veulent pas voir, des conséquences, de ce qui pourrait être fait par ce petit groupe, etc…
C’étaient tous des gens de classe moyenne, bien éduqués, entre 35 et 60 ans, je dirais.

Donc, oui, de l’intérieur d’Israël il y en a qui travaillent pour la paix, pour la compréhension mutuelle, pour la création de liens. Il y en a beaucoup, mais ce n’est pas toujours suffisant.

La paix n’est pas pour demain. La plupart des Israéliens n’ont aucune confiance dans les Palestiniens et n’apportent aucune crédibilité à un quelconque processus de paix. Pas difficile de croire non plus que la plupart des Palestiniens n’ont aucune confiance dans les Israéliens (qui pourrait avoir confiance, en ce moment?) ou dans un quelconque processus de paix.

Israël est un véritable état d’apartheid (envers les “Arabes”), en ce moment. Et ceux qui critiquent trop ou contestent mettent souvent en danger leur carrière ou se voient simplement refuser l’accès au pays s’ils sont de l’extérieur.

Les pays Occidentaux osent à peine critiquer l’état d’Israël. Dès qu’il y a la moindre ombre de critique, on (Israël) crie à l’antisémitisme. Une vraie Sainte Nitouche, et qui se croit, en plus.
Il y a dans la psyché collective israélienne la pernicieuse impression, à peine consciente pour la majorité des gens, que “le monde [l'humanité] est contre eux“. Que c’est “eux envers le reste de la planète“. Regardant le monde par cette lentille, la moindre critique contre Israël devient une “preuve” supplémentaire que le monde est effectivement contre eux.
Ils sont bons pour jouer les victimes, en Israël…

Je regardais il y a quelques temps un documentaire (My Terroristorist) sur le large sujet d’Israël et on y relatait comment un haut placé de l’IDF (l’armée israélienne) prétendait que, lorsque l’armée tuait un enfant palestinien, ça nuisait à Israël.
Même en tuant des enfants, il y en a qui trouvent le moyen de se placer comme les victimes…

C’est frustrant, cette situation (ce conflit, ces injustices criantes, flagrantes, sanglantes d’hypocrisie), et de voir qu’il n’y a pas de résolution à l’horizon, mais seulement encore plus de chaos, de violence, de souffrance, d’injustices, d’atrocités…

There must be another way. I really don’t know how, but there must be another way.” (“Il doit y avoir une autre façon. Je ne sais pas comment, mais il doit y avoir une autre façon.”) a terminé Zohar, une amie Israélienne précieuse, en complétant un bref tour de la situation en Israël et en Palestine à un groupe d’amis alors que nous discutions ensemble à Lucknow, en Inde. (J’écris “a terminé Zohar” mais elle n’a pas vraiment “terminé”. Elle avait plutôt cessé de parler, laissant le silence, le vide, la douleur, là, présents.)

Israël est tellement un beau pays. Les gens là-bas, en général, sont de bonnes personnes, chaleureuses, accueillantes. Un petit groupe, une grande famille.

En Israël, par hasard, j’ai rencontré une amie, Amélia, d’Angleterre, dans une soirée à une ferme alternative. Je ne savais pas qui j’allais rencontrer mais je m’attendais à rencontrer quelqu’un que je connaissais à l’improviste. Ce fut Amélia.
Et puis en Inde, j’ai rencontré à nouveau une femme, amie d’un ami, que nous avions ramassé pour aller à cette ferme en voiture ce soir-là.

Je me suis rendu compte dans les semaines suivant mon départ d’Israël à quel point la guerre à Gaza m’avait affecté. J’en faisais des cauchemars, lorsque j’étais là-bas. Mais je ne le remarquais pas trop sur le moment, dans l’ambiance de tension invisible qui imprégnait tout.
Pour paraphraser les vieilles annonces du Club Med:
“Une semaine en Israël. Imaginez une vie…”

Ça fait mal, une guerre comme ça, à eux et à tout le monde.

L’histoire d’Israël, le conflit israélo-palestinien ou Juif-Arabe, n’est malheureusement pas terminée..

25 December 2008

Noël midi – aéroport d’Istanbul

Filed under: Général — Benoit Martin @ 14:38

Donc c’est fait, le visa n’arrive toujours pas (je crois qu’il a été refusé), alors je prends un avion pour Israël. J’irai passer Noël (ce soir) à Jérusalem.

Le voyage ne se fera pas entièrement pas la terre, malheureusement – pas cette fois-ci.

J’ai passé les 4 derniers jours à Alanya, chez Ali, sa femme (dont je ne me souviens plus le nom) et le fils de 2 ans et demie. Ils étaient un bon exemple de l’hospitalité turque dont je parlais (mais pas l’exemple que je voulais nommer): Ali a reçu un appel téléphonique au matin d’un inconnu (moi) lui demandant s’il pouvait m’héberger pour 1 ou 2 journées, et Ali a dit oui et est venu me chercher à la gare d’autobus pendant que sa femme me préparait un repas à la maison. Ali m’a dit: “Tu reste chez nous pour 1 jour, tu es un invité. Tu restes pour 2 jours, tu fais partie de la famille!”.

Le bon exemple d’hospitalité dont je voulais parler (ils sont tous meilleurs les uns que les autres) est celui de Ramazan, de Konya. Lui aussi a reçu un appel d’un inconnu (encore moi) lui demandant s’il pouvait m’héberger. Il ne parlait pas très bien anglais, alors la communication n’était pas très fluide, mais il a dit oui et est aussi venu me chercher à la gare (après m’avoir attendu presque 2 heures à une autre gare à cause d’un malentendu du langage!). Plus tard, il m’a demandé d’où j’avais eu ses coordonnées. C’était du Hospitality Club ( www.hospitalityclub.org ), mais il ne se souvenait pas, au moment de mon appel, de s’être inscrit à ce site web d’échange d’hospitalité! En y pensant par la suite, je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de gens dans l’Ouest qui inviteraient un inconnu à demeurer chez eux sur la seule réception d’un téléphone un matin, sans même savoir d’où cet inconnu a eu ses coordonnées!…

Ramazan est journaliste, finissant présentement une maîtrise, très éduqué (de même que sa femme qui est auteure et porte le voile – incidemment, j’ai découvert un aspect négatif que je n’avais pas vu à la décision de l’université d’Istanbul d’interdire le port de voile aux femme (par désir de “modernisation” et d’européanisation): à ce que j’ai compris, elle n’a pas pu faire de maîtrise à cause de cette restriction, car le port du voile était important pour elle. Je n’ai pas pu lui poser toutes les questions que j’aurais voulues car elle parlait peu anglais – ce qui était tout de même beaucoup plus que mon turc -, mais je peux entrevoir que, pour certains, de conserver (ou de ne pas abandonner) leur culture et leur mode de vie est important, surtout dans des pays comme la Turquie qui a presque renié (et parfois interdit) sa culture qui se rapproche plus de celles du Moyen-Orient pour s’aligner avec l’Europe – par exemple, les jours de fériés de la semaine sont les samedi et dimanche, pour être au même rythme que l’Europe, alors que l’Islam a le vendredi comme jour férié et que le pays est musulman à 98%!), très éduqués donc, et il vit avec sa femme (dont j’oublie encore le nom) dans un grand bloc appartement de classe moyenne typique. De beaux bâtiments, de 10 ou 15 étages de haut, récents de quelques années, qui ferait pâlir d’envie probablement la plupart des blocs appartement de Longueuil (Rive-Sud de Montréal). En fait, on aurait vraiment pu se croire dans une nouvelle banlieue quelconque un peu riche de Montréal ou de Québec, sauf que les écriteaux ont l’air d’avoir les lettres toutes mélangées (c’est pas lisible ce qui y est écrit!) et que les voitures sont un peu différentes et un peu plus cabossées. Bon, l’architecture est également légèrement différente (plus de béton et moins de bois comme au Québec), mais étonnamment moins qu’on aurait pu le croire.

21 December 2008

Autobus Konya – Alanya qui démarre

Filed under: Général — Benoit Martin @ 14:55

Un exemple de ce chaos entrelacé avec la modernité: L’autobus d’hier c’est arrêté à une station-service où j’y ai vu le pompiste fumer sa cigarette tout en faisant le plein des camions, devant 4 gros panneaux disant (en turc) de ne pas fumer, de ne pas utiliser de cellulaire, etc. (Ce n’était pas un camionneur qui pourrait être inéduqué et ne pas connaître/comprendre les relations passionnées qui peuvent survenir entre une cigarette et des combustibles fossiles ou leurs vapeurs, non, c’était le pompiste lui-même!)
Et aujourd’hui, l’autobus que j’ai failli prendre offrait l’accès Internet sans-fil à bord (ce que je n’avais jamais eu ailleurs, ni même dans l’Ouest!)

L’autobus part – je parlerai d’un exemple marquant d’hospitalité un peu plus tard…

20 December 2008

Nevsehir, Cappadocia

Filed under: Général — Benoit Martin @ 09:33

Je suis un peu bloqué.  Mon visa n’a toujours pas débouché – Ulrika, elle, a finalement eu son visa! – et je suis dans le milieu de la Turquie, séparé de l’Inde par un nombre de pays en guerre avec Israël qui, pour boycotter Israël et faire pression – refusent l’entrée sur leur territoire à quiconque ayant des traces d’un voyage à Israël dans leur passeport, ce qui est mon cas.  L’entrée en Iran me serait normalement restreinte, en théorie, mais l’agence à Téhéran avec laquelle j’ai fait affaire m’avait dit que ce serait tout de même possible avec eux.  Ce ne fut pas un grand succès jusqu’à maintenant, par contre…

Je n’ai maintenant plus l’impression que je pourrai aller jusqu’en Inde par la terre (ou l’eau) cette fois-ci.
Il y aurait toujours par l’Irak, et puis essayer de prendre un bateau du bout du golfe Persique jusqu’en Inde, mais ce n’est peut-être pas la meilleure idée en ce moment.

Donc je regarde, je pense, j’essaie de voir où je pourrais aller.  La Turquie est assez chère (pas autant que l’Europe, mais pas loin non plus), et puis il fait froid, il n’y a pas grand monde que je connais, et jouer les touristes et voir toutes les vieilles pierres et les musées les uns après les autres ne m’a jamais vraiment intéressé.  Quelques pierres, c’est beau, mais je me tanne vite.

J’ai failli acheter un billet d’avion pour le Koweit, pour y passer quelques jours avant d’aller en Inde (les prix étaient bons, et ç’aurait été intéressant de voir le pays), mais je me suis rendu compte à la dernière minute que je ne pouvais pas y aller non plus, pour cause d’étampe israélienne.
Il y a beaucoup de compagnies aériennes à faible coût au Moyen-Orient, mais il n’y a que par Bahrain ou les Émirats Arabes Unis que je peux passer, il semblerait (jusqu’à ce que je change de passeport).

J’ai recherché pour aller en Égypte (c’est plus chaud et j’aurais pu voir le pyramides), mais je n’ai rien trouvé d’abordable à partir de la Turquie.  Donc là (mon plan du jour), je pense aller en Israël pour Noël, ensuite aller en Jordanie et finalement en Inde.

Je suis un peu tanné d’être en Turquie.  Je me sens bloqué.  Je voulais faire ce voyage pour voir du pays, surtout quelques nouveaux pays du Moyen-Orient dont on entendu beaucoup parler mais dont ce qui en est dit dans les média contraste fortement avec ce que des voyageurs y étant allé eux-mêmes (m’)ont dit ou rapporté.  Je voulais goûter leur culture, voir leur pays et m’y faire ma propre idée en passant, au travers de longs trajets de train ou d’autobus.  Arriver dans un pays en avion n’est jamais la même chose que d’y arriver par la terre, en train, autobus ou à pied, avec tous les gens locaux.

La Turquie est un pays étonnamment moderne et fonctionnel.  Ils ont des autobus neufs partout, des bâtiments neufs, des immeubles à logement qui ont l’air bien et pas décrépis du tout, des routes très belles – même si elles manquent parfois d’entretien d’une manière assez étrange -, un peu comme s’il y avait eu un gros influx récent d’argent dans le pays (dans ce dont j’en ai vu, du moins).  Et les gens sont très sympathiques, serviables et accueillants.  Souvent on a marché 5 ou 10 minutes avec moi pour me montrer un arrêt d’autobus ou quelque chose que je cherchais, des gens m’étant étrangers m’ayant vu, moi, étranger, chercher mon chemin ont parfois fait des appels avec leur téléphone cellulaire pour me trouver où aller, on m’a dirigé et parfois remis aux mains d’un autre inconnu qui s’adonnait à être là pour la prochaine section de mon trajet.  Entre autres, on m’a conduit en voiture une quinzaine de kilomètres pour m’apporter à une bonne pension pas chère pour y rester, et un homme, après avoir marché 15 minutes avec moi vers l’arrêt d’autobus qu’il me fallait, m’a mis dans le minibus, à payé pour mon trajet, m’a salué et est parti avant que j’aie eu le temps de faire quoi que ce soit!
L’hospitalité turque est excellente – et on m’a souvent dit que c’était de même à peu près partout au Moyen-Orient.

C’est certain que la Turquie est un peu plus chaotique que le reste de l’Europe (la conduite automobile et les endroits soudainement déclarés “place de stationnement” en sont des exemples), de même qu’un peu plus polluée, mais le niveau de vie me semble quand même bien élevé (et les accès Internet ont été étonnamment disponibles dans les airs (sans fil) jusqu’à maintenant).

C’est un peu pour cela que je veux m’en aller, d’ailleurs.  C’est presque trop facile, je connais déjà un peu cela.  Ce n’est pas que je cherche la difficulté, mais je voulais vraiment connaître la culture “arabe” ou perse un peu plus.

Le petit minibus tout neuf (avec porte coulissante automatique) dans lequel je suis démarre…

22 November 2008

Café Papillon, Timisoara, Roumanie.

Filed under: Général — Benoit Martin @ 09:33

On s’est levé tôt (6h00 pour notre horloge biologie), on prend un café dans le centre de la ville, je me bats avec Ulrika pour ne pas qu’elle aille fumer sa 2e cigarette en 10 minutes (ne jamais faire confiance à un ex-fumeur qui dit “no problem, I can stop smoking when I want”…) et on continue à rouler vers le centre de la Roumanie.

Jusqu’à maintenant, on est passé par Prague (République Tchèque), Bratislava (Slovaquie) et Budapest (Hongrie), en 5 jours.  On n’a pas beaucoup roulé, on y est allé tranquillement.

À Budapest, j’ai été déçu :  C’est la ville natale du cube Rubik, et mon hôte et ses amis ne savaient pas grand-chose à propos du Cube…  :(

On a passé une bonne heure hier soir, la nuit tombée, à rouler sous la pluie, en tournant en rond, dans le trafic, pour trouver l’endroit où était notre hôte pour la nuit, mais Ulrika ne me croit toujours pas que ça vaut la peine de trouver des cartes des villes et de savoir où aller avant de commencer à rouler…

18 November 2008

Centre de Bratislava – Dans un café.

Filed under: Général — Benoit Martin @ 12:15

Quelques minutes d’accès Internet dans un café à Bratislava.

Une nuit relativement courte, un peu mouvementée :  La grand-mère d’un autre visiteur de notre hôte est décédée et la nouvelle lui est parvenue à 23h00.

Il fait froid ici, entre 3 et 5 degrés – nous partions d’Allemagne, à 10 degrés, pour aller où il fait plus chaud!  Nous avons passé la soirée d’hier dans la voiture, à appeler avec mon ordinateur (merci généreux inconnus pour la connexion Internet) pour essayer de se trouver un hôte du Hospitality Club pour nous accueillir, notre hôte prévu ayant fait défaut pour cause de maladie – après avoir trop fêté à Prague durant la fin de semaine, il semblerait.

On vient de se rendre compte que l’accès Internet dans ce café ici est gratuit, oui, mais on paie pour le stationnement de la voiture, donc ça revient à ne pas vraiment en valoir la peine, alors on s’en va…

16 November 2008

Début du voyage (écrit le 08-12-16).

Filed under: Général — Benoit Martin @ 09:12

Bon, j’ai enfin trouvé un peu le temps de faire un petit site web (dans le train Istanbul-Kayseri de 18 heures, en Turquie).

Cette section du site commence par un avertissement:
Il est possible que ce site web ne soit pas souvent mis à jour (comme ce fut le cas pour la dernière année – j’ai encore des textes pour mon tour de vélo “2500 km pour méditer” à écrire et à traduire, d’ailleurs) et que je n’y écrive pas beaucoup.
Une des raisons est que je passe déjà assez de temps sur l’ordinateur pour ma compagnie (SPUN inc. – hébergement web, création/design web, consultation, etc.), donc l’envie de m’asseoir encore devant l’ordinateur (ça, c’est quand j’ai une chaise et une table à disposition) ne me vient pas toujours aussi naturellement.

Donc pas d’attentes, c’est mieux ainsi. (Pour à peu près tout dans la vie, d’ailleurs – la vie n’est pas “garanti ou argent remis”, elle est simplement comme elle est.)

Le début de ce voyage (voyage? – disons cette période) est le chemin de l’Europe à l’Inde par la terre. Je devrais peut-être maintenant écrire “essai d’aller de l’Europe à l’Inde par la terre” car après avoir attendu à Istanbul plus de 2 semaines après notre visa pour l’Iran (qui devaient être prêts le 1er décembre et on est maintenant le 16, toujours pas de nouvelles), ce n’est pas certain que j’arrive en Inde avant la décennie prochaine. J’écris maintenant “je” au lieu de “nous” car Ulrika s’est envolée en avion vers l’Inde il y a 2 jours, tannée de l’attente. Elle doutait aussi de l’idée du voyage, aurait préféré être à un lieu fixe que de toujours se déplacer vers un lieu inconnu, donc cette période d’attente indéfinie l’a beaucoup travaillé. Pas facile de garder la motivation quand on est en transition et qu’on ne sait pas quand la prochaine étape sera possible, que ça se prolonge indéfiniment et surtout que cela ne dépend pas de nous. (On est tout de même très chanceux, on peut se déplacer un peu comme on veut et même de “tricher” en prenant un avion vers ailleurs – ce qui n’est pas le cas de réfugiés d’une guerre ou autre, en attente pour des mois, des années ou même des décennies, dans un pays étranger sans droits, sans rien.)

L’idée du voyage était de rouler jusqu’en Grèce ou Bulgarie avec notre petite voiture (une Peugeot 205 1985), de la stationner là et puis de continuer en train et autobus au travers de la Turquie, de l’Iran, le Pakistan et l’Inde, puis de reprendre notre voiture sur le chemin du retour. Si le Pakistan s’avérait trop instable ou un mauvais choix de route, nous aurions pris le bateau de l’Iran aux Émirats Arabes Unis et de là ou l’Oman jusqu’à Bombay/Mumbai.

Donc j’essaie encore de prendre cette route, et un des obstacles principaux en ce moment est le visa pour l’Iran. La seule chose qui m’est nécessaire est de la patience (et un peu de chance).

Il s’adonne que le billet de train que j’ai pris était pour un compartiment de 1ère classe: 2 lits (seulement! – en plus j’étais seul) assez confortables, une porte qui se ferme et se barre, du chauffage avec un rhéostat qui fonctionne et même un petit lavabo avec de l’eau qui coule et une serviette! Wow – ça fait changement des trains en Inde! C’est un compartiment pour 2 personnes, et en Inde ce même espace sert à loger 6 personnes (avec billets + ceux sans billet).
Le train est très lent (avec 62 arrêts en 18 heures entre mon départ en mon arrivé – c’est un train nommé “express”, heureusement!), mais au moins je suis confortable.

Il y a de la neige sur les toits, sur les collines, dans les fossés, à l’extérieur, et certaines flaques d’eau sont gelées.

Suivent quelques bouts de texte que j’ai écrit en chemin jusqu’à maintenant – pas beaucoup.

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